La théorie du Y, première pièce signée Caroline Taillet

Publié le par François  |  Pas de commentaire  |  Partager sur Facebook

« La théorie du Y » est une pièce de théâtre écrite par Caroline Taillet (6D 05) qui sera jouée à Namur du 23 mars au 2 avril 2016. Sous un titre énigmatique, cette première pièce, déjà saluée par la critique, aborde le thème de la bisexualité à travers l’histoire d’Anna, une jeune fille qui grandit et se pose une foule de questions sur elle-même, ses envies et ses désirs.

C’est à l’occasion de son mémoire de fin d’études à l’Institut des arts de diffusion que Caroline a eu l’idée d’écrire cette pièce. « Un mémoire à l’IAD ne peut consister en l’écriture d’une pièce. Mais comme j’avais déjà écrit un mémoire théorique sur le théâtre quand j’étais en langues et littératures modernes à l’UCL, j’ai eu l’idée de choisir un thème, d’analyser s’il était abordé dans des pièces au cours de l’histoire et d’en proposer une réécriture actuelle. La pièce n’est donc, à la base, qu’une annexe de mon mémoire. Mon jury, composé de metteurs en scène et d’écrivains belges, a estimé que le texte avait un potentiel et m’a encouragée à aller plus loin. C’est ainsi que je me suis décidée à le mettre en scène pour de vrai ».

Lors de ses recherches, Caroline a fait le constat que le sujet de la bisexualité avait durant longtemps été largement ignoré, non seulement dans le répertoire théâtral, mais aussi dans la société. « Il a fallu attendre le 20e siècle pour que des études se penchent sur les orientations sexuelles. Si l’homosexualité a progressivement été reconnue dans nos pays, la bisexualité a continué d’accuser un retard. En écrivant la pièce, ma volonté était donc de parler de bisexualité, de dire qu’elle  existe (et que ce n’est pas grave) et, avant tout, de le faire en parlant d’amour. »

Fameux défi pour l’auteure, d’aborder avec justesse et délicatesse ce sujet méconnu qui suscite de nombreux préjugés. « Non, les bisexuels n’ont pas besoin d’être avec un homme et une femme en même temps, ne sont pas nécessairement des personnes infidèles ou qui n’assument pas leur homosexualité. Je préfère les définir simplement comme ayant la possibilité d’être attirés, sentimentalement et/ou sexuellement, par les hommes et par les femmes, pas nécessairement en même temps ni de la même façon, et pas nécessairement avec la même intensité ». La pièce, s’adresse notamment à un public d’adolescents et entend faire œuvre utile en donnant des points de repère à celles et ceux qui seraient en questionnement à ce sujet. « Une spectatrice âgée d’une trentaine d’année m’a dit : si j’avais vu cette pièce quand j’avais quinze ans, ça m’aurait épargné des années de souffrance. »

Même si elle aborde un sujet sérieux, la pièce se caractérise par sa fraicheur et sa subtilité, loin de tout traitement moraliste. Elle promet à tous un moment de théâtre agréable et surprenant. À découvrir absolument !

Le Y, un symbole de choix.

« Quand j’écrivais la pièce, j’ai ressorti plein d’archives personnelles et j’ai retrouvé une ligne du temps que j’avais faite quand j’étais en cinquième au Collège, car on avait des séances pour savoir ce qu’on allait faire plus tard (Ndlr : le « projet personnel de l’élève », toujours organisé actuellement au degré supérieur). J’avais inscrit sur cette ligne du temps tout ce que j’avais fait jusqu’à ce moment-là, et puis elle se séparait en deux branches, comme un Y horizontal : au-dessus c’était si je fais l’IAD, l’école de théâtre, en dessous c’était si je fais l’UCL et les écoles de langue. Et du coup j’avais noté comment ma vie serait sur les deux branches de ce Y et neuf ans après, je me suis rendu compte que j’avais fait les deux. Par rapport au sujet des orientations sexuelles, là où un choix semble s’imposer entre tomber amoureux d’un homme et tomber amoureux d’une femme, le Y représente le fait de ne pas choisir entre ces deux chemins, entre ces deux branches du Y. »

Propos recueillis par François Marinx

N.B. Découvrez dans le prochain Bulletin des Anciens, une interview complète dans laquelle nous revenons avec Caroline sur son parcours et ses souvenirs du Collège.

Liens :

Teaser du spectacle :

Interview RTBF radio :



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Ce contenu a été publié le 14 mars 2016 dans Ceux dont on parle, par . Vous pouvez suivre les réponses à ce contenu via le flux RSS 2.0.